Commençons par la la conclusion : l’impression générale est que ces AGs sont un cache-misère, des schémas pour cacher le vide de sens de l’Université cible. Quand on regarde les établissements qui y participeront, rien n’a vraiment changé : les EPST et l’OCA sont depuis longtemps associés à l’université, notamment avec les UMRs. On nous dit qu’on pourra adosser la formation à la recherche, mais c’est ce que nous faisons depuis des années ! Le sentiment général est que la direction a fait des EURs pour dire au ministère et au jury IDEX : « on est des bons élèves » et « on a fait quelque chose ». On voit bien qu’avec cette nouvelle organisation élaborée par quelques-uns, nous ne serons pas plus performants, ni en enseignement, ni en recherche, bien au contraire. Nos gouvernants donnent même l’impression de ne pas y croire eux-mêmes. Alors quel est l’objectif ? L’université cible sera-t-elle simplement un plan « com » de plus pour récupérer des financements qu’on aura retirés aux autres ou une étape de plus franchie vers la privatisation de l’ESR ?
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Présents : Emmanuel Tric (président de l’UNS), Jean-Marc Gambaudo (président de l’UCA), Stéphane Azoulay (vice-président Formation de l’UNS), Marc Dalloz (vice-président du CA de l’UNS), Jeanick Brisswalter (vice-président de la commission Recherche de l’UNS).
Amphi bien rempli sans trop de médecins mais plutôt avec des BIATSS, des CR et des EC des labos. Le doyen de l’UFR médecine était présent. Seuls quelques médecins sont apparus sur la fin pour serrer la main aux représentants de la gouvernance.
1 – Emmanuel Tric commence avec quelques généralités : « les groupes de travail et les gouvernances ont beaucoup travaillé ».
2 – Jean-Marc Gambaudo continue en faisant des rappels :
- Création UCA 2014.
- IDEX 15 Millions€ / an.
- IDEX : seulement 25 universités sont « IDExées » ; sur ces 25 seules 10 seront retenues pour devenir des Universités intensives en recherche et se partager 500 millions d’€. Toutes les autres universités du territoire se partageront 100 millions d’€.
- A UCA 300 porteurs de projet IDEX.
- L’ordonnance de décembre permet de déroger aux règles du code de l’éducation pour l’élection de la gouvernance des nouveaux établissements.
Selon Jean-Marc Gambaudo deux enjeux importants : bien négocier avec le ministère (en cours) et en juillet 2020 convaincre le jury IDEX. Il considère que ce qui joue en défaveur de l’UCA (vis-à-vis du jury) c’est que le périmètre de l’UCA est quasi inchangé par rapport à celui de l’UNS, par contre ce qui est favorable : c’est la restructuration interne avec les EURs.
Calendrier :
- création des nouveaux statuts qui doivent passer au ministère et CNESER ;
- il faut un décret pour juillet pour la création de l’université cible qui sera alors un « objet » provisoire ;
- décembre 2019 : fin de l’UNS ;
- janvier 2020 : élection du président d’UCA nouvelle mouture.
Il ajoute que tous les acteurs peuvent opérer à l’UCA à tous les niveaux… ( ?)
Présentation ensuite des établissements :
- les établissements « composantes » : OCA ; GCS (recherche translationnelle en biomédical avec CHU , n’existe pas encore, pas clair) ; Villa Arson ; IFMK (kinés) ; CIRM.
- Les EPST : CNRS, INRIA, INSERM, INRA, IRD. Désormais un chercheur pourra vraiment s’engager dans l’enseignement (en accord avec son EPST).
- Les établissement associés : SKEMA ; CHU ; CAL (centre anti-cancéreux) ; Art and Design. Peuvent également participer aux enseignements dans les EURs.
3- Marc Dalloz
En tant que juriste il s’est occupé (avec une groupe de travail) des statuts du nouvel établissement avec 3 contraintes : des statuts acceptables pour le ministère, le jury IDEx et pour la communauté qui veut de la démocratie ; des statuts adaptables (pour pouvoir par exemple accueillir de nouveaux établissements sans passer par un nouveau décret) et des statuts accessibles (compréhensibles).
Donc il y aura :
- un Conseil Académique consultatif
de 80 personnes maximum, mais avec quasiment que des élus (suffrage direct)
dont la répartition sera :
- EC cat A : 20 ;
- EC cat B : 16 ;
- autre EC : 4 ;
- BIATSS : 8 ;
- Etudiants : 12;
- Doctorants : 8
- + quelques personnalités « qualifiées ». Ce conseil remplacera notamment la CR et la CFVU qui disparaitront.
- Un Conseil d’Administration de 34 à 46 membres avec
- 50% d’élus répartis en
- 30-40% (usagers + BIATSS) ;
- 60-70% EC cat A et B mais avec majorité de cat A
- 50% nommés [collectivités locales, établissements associés, établissements composantes, EPST et personnalités « qualifiées ».
- Le président sera élu par le CA (il ne sera pas forcement une tête de liste, il pourra donc arriver de l’extérieur)
- 50% d’élus répartis en
- à la majorité des 2/3 en 3 tours max, 1 tour supplémentaire possible à la majorité absolue, et si toujours pas bon, 1 dernier tour à la majorité relative.
- Un comité de pilotage comprenant le bureau exécutif [le président + les VP statutaires], des représentants des établissements composantes, des EPST et des établissements associés ainsi que des représentants des comités de pilotage des EURs ou collégium etc….
4. Emmanuel Tric reprend la parole pour présenter l’articulation au niveau de l’enseignement. Personne ne comprend rien ou presque au schéma présenté (cf. ci-dessous). Le Doyen de l’UFR de Médecine a demandé des éclaircissements sur ce qu’on entend par « département disciplinaire ». Face à l’incompréhension, Stéphane Azoulay a répété plusieurs fois que le département disciplinaire c’était fonctionnel ….(tout de suite c’est plus clair ;-)). Emmanuel Tric a précisé qu’un département disciplinaire correspond à une ou plusieurs sections du CNU.
Ensuite une dernière diapo d’Emmanuel Tric qui concerne les autres commissions/conseils :
- les conseils des composantes ;
- le conseil des unités de recherche ;
- le conseil des étudiants ;
- et bien sûr tout ce qui favorise le dialogue social : CHSCT ; CPA ; CCP ; CT.
Ci dessous quelques-unes des questions et réponses :
En réponse de la directrice administrative de UFR médecine sur la composition du CAC, Jean-Marc Gambaudo répond que la base électorale est : personnel UNS + personnel EPST + personnel membres composantes. Elle demande aussi comment s’articulent les campus et leur direction par rapport aux autres structures. Emmanuel Tric répond que c’est un peu comme on veut….. Il faut voir…
Une chercheuse INSERM demande comment s’articulent les ED et les EURs : elles restent à côté…mais bon il faut savoir qu’ils ont beaucoup travaillé là-dessus…
Un EC en biologie demande comment se fait le lien entre l’enseignement en licence puis en master : pas de souci répond Stéphane Azoulay : il y a un représentant de chaque portail dans les EURs qui lui sont rattachées. Tout se fait dans la con-ti-nuité.
Une chercheuse CNRS demande comment ont été choisis les porteurs d’EURs et comment on les choisira à l’avenir. Ils ont été choisis par eux-mêmes en fait, en répondant à des appels d’offre et ils vont mettre en place les modalités qui permettront de choisir le prochain.e porteur.se d’EUR dans les 1ou 2 ans qui viennent.
La chercheuse INSERM demande à quoi ça sert tout ça ;-). Ben c’est simple explique Jean-Marc Gambaudo soit on disparaît (englouti dans Aix-Marseille) soit on fait ça. Jeanick Brisswalter ajoute que c’est aussi pour adosser la formation à la recherche….
La chercheuse CNRS demande comment on va faire pour accueillir tous les étudiants qui vont venir chez nous une fois qu’on sera université de recherche intensive et que les 80% d’universités françaises qui ne le sont pas seront étouffées. C’est Stéphane Azoulay et Jeanick Brisswalter qui répondent à la place de Jean-Marc Gambaudo. Stéphane Azoulay dit que les collégiums seront maintenus dans toutes les universités et que donc il n’y aura que des flux de Masters (donc peu d’étudiants) et Jeanick Brisswaletr explique que le Sud-Est a deux autres IDEX en plus du nôtre (Marseille et Grenoble) et que donc le flux sera effectivement limité selon lui.
Question sur le statut du personnel : rien ne change… (note: Sauf pour les nouveau entrants !)
Il y a une question sur l’attractivité, les masters payants et l’augmentation des frais d’inscription. Jean-Marc Gambaudo a commencé à répondre en parlant du succès d’un « master payant » qui l’a mis en place. Puis il a dit tout et son contraire sur les frais d’inscription. Si bien que Stéphane Azoulay a du venir, une fois de plus, à la rescousse en expliquant que les frais pour étudiants hors UE c’était un long débat, que les frais d’inscription des masters pour les étudiants nationaux et UE étaient encadrés et le resteraient selon lui (parce qu’en ce moment c’est tendu) et qu’il ne fallait pas confondre les masters nationaux avec les diplômes d’établissement (DE) et enfin, que l’université n’avait pas vocation à multiplier les DE. Tiens, tiens…..
L’impression générale est que ces AGs sont un cache-misère, des schémas pour cacher le vide de sens de l’Université cible. Quand on regarde les établissements qui y participeront, rien n’a vraiment changé : les EPST et l’OCA sont depuis longtemps associés à l’université, notamment avec les UMRs. On nous dit qu’on pourra adosser la formation à la recherche, mais c’est ce que nous faisons depuis des années ! Le sentiment général est que la direction a fait des EURs pour dire au ministère et au jury IDEX : « on est des bons élèves » et « on a fait quelque chose ». On voit bien qu’avec cette nouvelle organisation élaborée par quelques-uns, nous ne serons pas plus performants, ni en enseignement, ni en recherche, bien au contraire. Nos gouvernants donnent même l’impression de ne pas y croire eux-mêmes. Alors quel est l’objectif ? L’université cible sera-t-elle simplement un plan « com » de plus pour récupérer des financements qu’on aura retirés aux autres ou une étape de plus franchie vers la privatisation de l’ESR ?