Rassemblement – Jeudi 3 février à 8h00
Devant le parc Valrose – Nice
La CGT FercSup 06 appelle les personnels de l’Université Côte d’Azur, de l’Observatoire et des EPST (CNRS, INSERM, …) à soutenir l’action nationale des étudiants du 3 février 2022 à l’appel de l’Unef, l’Alternative, FSE, Solidaires et la Voix lycéenne, pour défendre l’accès à tou.te.s à l’enseignement supérieur, contre la sélection sociale, contre l’augmentation des frais d’inscription, … .
Le discours du président de la république devant la CPU le 22 janvier dernier est une nouvelle attaque du néolibéralisme contre les étudiants, contre l’université, contre la qualité de ses formations par la recherche, contre son accès pour tou.te.s quel que soit son milieu social (à lire la très bonne analyse de notre collègue Julien Gossa sur son compte twitter : https://twitter.com/JulienGossa/status/1481996130019942413)
Avec 2 à 3 fois moins de budget par étudiant en licence qu’en prépa, nos collègues enseignants-chercheurs font des miracles. Le prétendu échec en 1ère année de licence comme seul critère d’analyse de la réussite à l’université doit être relativisé par rapport au parcours complet d’un.e étudiant.e. Même si on ne peut pas nier l’existence de problèmes d’orientation en amont (mais que l’université ne maîtrise pas, même si elle aide chaque fois qu’elle le peut), il y a des parcours de vie qui nécessitent de se tromper. Il faut souligner également tout ce que peut apporter l’université pour peu qu’on s’en laisse les moyens : la culture générale, un espace de confrontation d’idées, de rencontres et d’échanges.
En réalité ce qui gêne le gouvernement et le MEDEF ce n’est pas que les étudiants n’aient pas conscience du coût de leur formation, ou que les formations universitaires ne soient pas assez professionnalisantes (il faudrait revenir sur cette fausse idée tenace, nous formons très bien nos étudiants au besoin du monde moderne en terme de capacité d’adaptation et de connaissances).
Non, ce qui les gêne c’est que nous formions des citoyens, que nous formions (encore) à l’esprit critique. Ces attaques contre l’université sont une des vieilles marottes du patronat et des réactionnaires, elles ne datent pas d’aujourd’hui.
L’augmentation des frais d’inscription ne résout pas un problème comptable (quand il faut trouver de l’argent pour les « élites » ils le trouvent toujours).
Cette augmentation est un moyen de transformer les étudiants en consommateurs vis-à-vis de leur formation et de leurs enseignants, éliminant de fait le rôle social et émancipateur de l’université.
L’endettement des plus modestes pour payer leurs études est un moyen efficace d’avoir de futurs travailleurs corvéables et muselés par la nécessité de rembourser leur prêt.
Et sur ce modèle d’endettement, les banques et les spéculateurs pourront se sucrer.
Tout ça est bien beau dans le monde capitaliste mais l’Allemagne qui a tenté l’expérience l’a abandonnée car ça coûtait trop cher (!!). Quant aux USA ou au Royaume-Uni, la dette étudiante est une véritable bombe à retardement économique.
La responsabilité de former les jeunes n’incombe pas aux familles ou aux individus. Elle est de la responsabilité de l’ensemble de la société. C’est la possibilité même de s’émanciper socialement, intellectuellement, dans sa vie d’individu et de citoyen, que Macron et les néo-libéraux cherchent à annihiler.