C’est avec une grande joie que nous avons appris la relaxe définitive de Maxime Courtin, jeune syndicaliste injustement poursuivi par deux agents que la direction de l’université a poussé à porter plainte suite aux événements du 16 mai 2018.
Ce 16 mai 2018, en effet, des étudiant·e·s mobilisé·e·s contre la mise en place de Masters payants avaient décidé d’occuper pacifiquement le grand château de Valrose. Cela avait provoqué une réaction démesurée et violente de la gouvernance de l’université comme l’attestent de nombreuses vidéos. C’est pourtant Maxime qui s’est retrouvé pendant 48 heures en garde à vue et qui, quatre ans après les faits, le 25 novembre dernier, a été jugé pour violences sur deux agents de l’université et refus de donner son code de téléphone.
Le château de cartes
Lors du procès, les éléments d’accusation sont tombés un à un, comme un château de cartes, alors même que toutes les vidéos retraçant les évènements n’avaient pas été mises au dossier. C’est dire la fragilité des arguments des plaignants. Au point que la police se sentira obligée d’ajouter une accusation pour non remise du code de téléphone pour avoir quelque chose à reprocher à Maxime.
Quelles sont les conclusions de l’audience sur les différents chefs d’accusation ?
- Maxime n’a pas agressé l’agent de sécurité incendie. L’agent lui-même ne peut pas dire si l’incident, qui aurait provoqué une bosse sur son crâne et qui n’a entraîné aucune ITT, était intentionnel ou non. Les vidéos que vous pouvez toujours voir sur les réseaux sociaux montrent de façon flagrante que non.
- Maxime n’a pas poussé une secrétaire dans les escaliers. Il n’a ni la même corpulence, ni la même taille, ni la même couleur de cheveux, ni la même couleur de sweat que la personne indiquée par la secrétaire qui l’accusait !
- Maxime a bien remis son code de téléphone aux enquêteurs lors de la garde à vue et le téléphone a été fouillé sans que rien n’y soit trouvé.
Qu’en est-il des autres accusations proférées par les dirigeants de l’université ?
Elles ont toutes été réfutées. En effet aucun jet de fauteuil, aucune dégradation des locaux, aucune violence de la part des étudiant·e·s, aucune ITT pour des agents et aucune intervention de collègues syndicalistes pour donner l’accès au château n’ont été constaté·e·s.
La direction de l’université s’est enlisée dans le mensonge
La direction de l’université a donc menti de manière éhontée, au risque de sacrifier la réputation et l’avenir professionnel d’un jeune homme qui croyait dans les valeurs du service public de l’enseignement supérieur et les défendait. Mais pourquoi ?
- Pour justifier l’attitude inqualifiable d’un dirigeant promoteur des Masters payants, incontrôlable et violent qui a menacé Maxime de mort ?
- Pour stopper la mobilisation des étudiants et des personnels contre ces Masters et la marchandisation de l’enseignement supérieur ?
Ces remarques montrent le caractère politique de ce procès puisque Maxime n’a pas été inquiété pour ce qu’il a fait mais pour ce qu’il est, un syndicaliste étudiant.
Un message fort
La justice a fait traîner cette affaire pendant plus de quatre ans. La plaidoirie de l’avocat a fait voler en éclat les accusations jusqu’à montrer le ridicule de la procédure. Les juges en charge de cette affaire se sont cantonnés à dire le droit, indépendamment des pressions et intérêts politiques.
Cette relaxe est un message fort pour tous les personnels et étudiant·e·s :
NON, l’université ne peut pas tout se permettre même avec des soutiens institutionnels.
NON, l’université ne peut pas mentir et faire condamner celles et ceux qui la dérangent.
NON, les personnels ne sont pas les serfs d’une direction qui se pense élue de droit divin.
OUI, les personnels et les étudiants ont des droits.
OUI, ils peuvent les faire valoir.
OUI, la solidarité et la lutte payent même quand toutes les forces réactionnaires locales sont liguées contre nous.
Un regret, que ne soient pas poursuivis ceux et celles :
- qui ont agi avec violences et proféré des menaces ;
- qui ont fait pression sur des agents en situation de précarité pour les inciter à porter plainte et mentir ;
- qui ont colporté des mensonges dans les conseils, dans notre communauté scientifique, sur les réseaux sociaux, et dans la presse ;
- qui ont menacé à demi-mot (et pas seulement) des collègues ;
- qui ont voulu salir la réputation de Maxime mais aussi de collègues syndiqués.
Bilan de la tentative de criminalisation de la lutte à l’Université de Nice : Le jeune militant menacé de mort par le Président de la COMUE UCA en 2018 a été relaxé. L’échec de ce procès politique donne raison à ceux qui croient que l’unité dans la lutte fait la force.
La communauté de défense du service public, qui a su rester soudée, s’en souviendra.