POURQUOI LA CGT NE SE PRÉSENTE PAS
Le 3 décembre 2019 se dérouleront les élections qui désigneront la composition du conseil d’administration (CA) de l’établissement expérimental UCA. Parmi les instances universitaires, le CA est supposé jouer un rôle important puisqu’il détermine la politique de l’établissement, la répartition des moyens et des emplois et choisit le président de l’université.
Néanmoins, la CGT ne présentera aucun candidat à ces élections. Pourquoi ?
Parce que depuis 4 ans avec l’IDEX et la COMUE qui a pris le pouvoir sur l’Université de Nice, nous avons l’expérience des instances universitaires à la sauce UCA. En tant qu’élus de l’opposition, nous savons que les conditions de déroulement des conseils ne permettent pas d’exercer correctement notre mandat. Nous sommes face à une administration qui manipule à plein temps des dossiers très techniques, dont nous n’avons connaissance que tardivement avant la séance. Ainsi, nous ne disposons pas du temps nécessaire que ce soit pour travailler sur ces dossiers ou pour informer et consulter les agents que nous représentons.
Parce que notre voix, votre voix, est à peine écoutée dans des conseils aux ordres de la gouvernance qui refuse la plupart du temps de soumettre nos motions à un vote.
Parce que nous refusons d’être des élus alibis, dont la présence dans les instances permet aux gouvernants de claironner que la démocratie et la collégialité sont de rigueur dans notre établissement alors qu’il n’en est rien.
Parce que l’établissement expérimental, c’est en réalité une gouvernance transférée aux comités de pilotage non élus avec un CA réduit à une simple chambre d’enregistrement, une faible représentativité du personnel BIATTS, les pleins pouvoirs dans les mains du président, la mise à l’écart des personnels, l’explosion des masters payants, une entrée en force du privé dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Parce que le statut d’établissement expérimental a été conçu par le gouvernement pour mettre fin à l’Université et à la recherche publique.
Parce qu’aujourd’hui le rapport de force existant entre les personnels de l’ESR niçois et le ministère ne nous permettrait pas de créer une rupture dans la gestion de l’Université, même dans le cas où nous arriverions en tête.
Forte de ces constats, la CGT a pris la décision de ne pas se présenter à ces élections mais elle continuera à agir :
Nous renforcerons notre action sur le terrain contre la destruction de notre Université, que se soit sur les campus, dans la rue ou dans des instances plus à même d’obtenir des améliorations pour les agents tel que le CHSCT.
Nous travaillerons à reconstruire un mouvement défendant une certaine idée de l’Université publique, qui sera à même de nous libérer des dirigeants actuels et de faire face aux réformes mortifères du gouvernement.
Contre l’université MEDEF
Pour une université émancipatrice
Nous ne serons pas de la chair à patron
LISTE « UCA ENSEMBLE »
ENSEMBLE ?? … LA BONNE BLAGUE
Notre opposition au projet UCA et aux méthodes employées par les directions de UNS/UCA pour imposer le projet d’établissement expérimental est connue de tous.
Si cette opposition a eu du mal à trouver un écho concret auprès des collègues, il n’en reste pas moins que la communauté universitaire niçoise n’adhère pas au projet, comme l’a démontré le vote des grands électeurs lors du scrutin UCA de juillet dernier. La direction en est consciente de l’aveu même de l’administrateur provisoire de la COMUE UCA, M. Gambaudo. La tête de liste d’ «UCA ensemble », M. Brisswalter, actuel VP recherche de l’UNS, se sent obliger de faire de nombreux mea-culpa lors de ses rencontres avec les labos, jusqu’à avouer que la plupart des directeurs de laboratoire ne connaissaient pas le projet d’établissement expérimental à moins de 2 mois du passage à l’UCA.
Et d’appeler les personnels à s’emparer du projet…
La bonne blague !
Depuis 4 ans, les directions de l’UNS/UCA ont refusé de poser les problèmes et de débattre du fond au sein des conseils ou en AG. Elles ont refusé de respecter un vote en AG auquel elles ont participé au sujet des masters payants. Elles ont entravé l’expression syndicale au plus fort du mouvement contre les masters payants en menaçant de poursuite une responsable syndicale. Elles n’ont pas hésité à criminaliser les étudiants en lutte, en inversant agresseur et victime. Une véritable honte pour notre université, dont l’image est dégradée chez les étudiants partout en France.
La réalité, c’est que l’équipe sortante à laquelle appartient M. Brisswalter, a tout fait pour qu’aucun personnel en dehors d’un cercle restreint de mercenaires ne puisse s’emparer du projet, par peur d’un rejet massif.
Des membres de cette équipe sortante qui n’ont jamais exprimé la moindre opposition en 4 ans, voudraient nous faire croire aujourd’hui qu’ils vont changer de méthode ? Qu’ils seraient ouverts à la co-construction, alors que les comités de pilotage qu’ils mettent en place désincarnent tous les conseils élus ? Que les BIATSS auraient un plus grand rôle alors que leur représentation est réduite au quasi silence (les BIATTS représentent la moitié de l’UNS), et que depuis des années les projets qu’ils souhaiteraient porter sont arrêtés ou pas considérés.
Oubliez le contenu, la réflexion, la collégialité, les conditions de travail, les personnels, la formation de qualité et la recherche !
Comme sur Instagram ou dans les téléréalités, l’important c’est l’apparence, ce que l’autre croit que vous faites et non pas ce que vous faites. Au point que plusieurs porteurs de projets Idex s’en sont émus, sans pour autant le dire publiquement de peur de perdre leur financement.
Cette liste qui se cache derrière la novlangue, de la communication à outrance, de l’évènementiel et son compte twitter incarne bien la politique néolibérale macroniste et ses méthodes. Son objectif, comme depuis 4 ans, accompagner la casse du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche pour le transformer en outil utile à court terme au patronat local à grand coup de buzz et de storytelling.
On est très très loin de l’idée l’humanisme revendiqué.
LA CGT PLUS QUE JAMAIS MOBILISÉE
D’aucuns font courir le bruit que nous ne présentons pas parce que nous sommes fatigués. En nous lisant , vous aurez vite compris qu’il n’en ait rien. Nous avons sur le terrain et dans les instances menés plusieurs combats notamment contre la mise en place d’un régime indemnitaire (RIFSEEP) défavorable au plus grand nombre et totalement inégalitaire, contre la précarisation des emplois à l’université, parcousup, les masters payants, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non Européens, etc….
Nous étions encore mobilisés vendredi 15 novembre devant le CROUS contre la précarité des étudiants, rendez-vous bien malheureusement raté par plusieurs syndicats. Nous avons mis en place une permanence dans note local du campus Valrose le lundi de 12h à 14h parce que nous savons à quel point cette période est noire pour les personnels et si vous ne pouvez pas être disponible le lundi vous pouvez laisser un message sur notre répondeur 04 89 15 00 69. Nous ne sommes donc pas fatigués mais plus que jamais mobilisés.