Nous, les féministes qui militent à Nice, au sein du GRAF (Groupe Réflexion Action Féministe), soutenons et relayons l’appel de No Unas de Menos : Grève générale pour le 8 mars ! S’inscrivant dans un parcours transnational et global de luttes féministes, Non Una di Meno lie les différentes luttes féministes. Née d’abord en Argentin « Ni Una Menos », en 2015, contre les féminicides, ce mouvement s’est élargi, assez rapidement vers les pays d’Amérique latine, ensuite vers l’Europe : d’abord en Espagne, puis à l’Italie, en créant de nouvelles stratégies de narration, de lutte, de résistance et d’alliance. Non Una di Meno présente en son sein une grande pluralité qui reconnaissent la nécessité d’agir ensemble et collectivement pour réussir à poursuivre des revendications communes. Depuis deux ans, en Espagne et en Italie, les féministes mobilisent des centaines milliers de personnes, prennent la rue, se réappropriant de la parole et l’espace public. Depuis 2017, elles essayent d’organiser la grève internationale des femmes qui était très réussi, l’année dernière, en Espagne. Les camarades italiennes nous ont signalé qu’elles se préparent à une grande action de grève et qu’elles attendent une très importante participation, dans toute l’Italie. Pourquoi les mouvements féministes français ne suivent pas cette mobilisation historique ?
Les féministes du GRAF, nous adhérons à cet appel à la à la grève internationale des femmes du 8 mars 2019 lancé par Non Una di Meno (ou Ni Una Menos). Et être dans une région transfrontalière nous donne la responsabilité de relayer cet appel, au niveau national. Nous le faisons en annonçant qu’à Nice, nous avons la volonté d’organiser la grève des femmes du 8 mars qui aura lieu dans plusieurs pays du monde.
Les revendications sont en train d’être rédigées dans les Assemblées transnationales. Mais chaque groupes ou collectifs locaux peuvent les modifier selon leurs besoins. Nous demandons à tous les syndicats d’appeler, ce jour-là, à une grève générale de 24 heures, pas une heure de moins. Plus particulièrement, nous demandons aux trois plus grands syndicats français, à la CGT, à la FSU, à Solidaires de répondre publiquement à cet appel à la grève générale.
Celles qui ne peuvent pas participer officiellement à cette grève peuvent y participer, en fonction de ses possibilités : avec une petite affiche sur les fenêtres, une petite fuite vers les luttes. Tout le monde va trouver sa façon de faire.
Nous, ce 8 mars donc, nous croiserons les bras en arrêtant toute activité productive et reproductive.
Venez avec nous… Construisons ensemble des espaces politiques et physiques féministes où pratiquer résistance et autogestion ; des espaces libres des hiérarchies de pouvoir, de la division sexuée du travail, du harcèlement.
GRAF- Nice (Groupe Réflexion Actions Féministes- Nice) #PasUneDeMoins
Pour voir les revendications de l’année dernière :
- https://www.contretemps.eu/greve-transnationale-femmes-8-mars/
- https://nonunadimeno.wordpress.com/2017/02/08/8-punti-per-l8-marzo-non-unora-meno-di-sciopero/
Pinar Selek
Sociologue-docteure en science politique.
Enseignante-chercheuse- Departement Science Politique- Université Nice Sophia Antipolis URMIS Nice UMR 8245
Directrice de Programme de recherche-Collège international de philosophie