Alors que les conditions dans lesquelles s’exercent la recherche académique et l’enseignement supérieur se dégradent depuis des années, la loi de programmation de la recherche (LPR ex LPPR) portée par l’actuel gouvernement ne fera qu’aggraver dramatiquement situation de ces services de moins en moins publics.
Tout a déjà été dit et analysé au sujet de cette loi de programmation (contournement des statuts, contractualisation de l’emploi, évaluation punitive, financements sur appels d’offre à outrance). Ses dangers pour l’avenir de l’enseignement supérieur et de la recherche publics et, par conséquent, pour le rayonnement scientifique de la France et sa capacité d’innovation ont été rapportés dans une multitude de motions, de tribunes, d’articles, la quasi totalité de la communauté scientifique et de ses instances représentatives ayant exprimé leur désapprobation.
Malgré cela, le projet de loi va être examiné dès ce lundi 21 septembre pour être passé en force dans le cadre d’une procédure d’urgence. Jamais dans l’histoire des sciences françaises modernes, les scientifiques et tous ceux qui participent à la recherche et l’enseignement supérieur n’ont été à ce point méprisés, comme le sont aussi les hospitaliers, les enseignants, les privés d’emplois,…
Plutôt que de vous rabacher une énième analyse des raisons de notre opposition ferme à ce projet de loi, nous vous proposons de lire la réponse de Bruno Canard, directeur de recherche CNRS, spécialiste des coronavirus à la ministre Frédérique Vidal : « La virologie est un sport de combat» sur le site UniversiteOuverte.org.
Le premier se bat, pour approfondir les connaissances sur les coronavirus, contre les délires technocratiques court-termistes du système de financement de la recherche, contre la précarité de ses collaborateurs. La seconde s’agite pour imposer une vision néo-libérale de l’enseignement supérieur et de la recherche, vision qui nous a enlisés dans une situation catastrophique, notamment vis-à-vis de toutes les grandes questions climatiques ou pandémiques, pour les seuls intérêts financiers des groupes privées (Sanofi, Total, GAFAM, … ).
Cette lettre résume toute la folie des financements et du fonctionnement actuel d’un laboratoire de recherche publique, une folie qui sera renforcée et gravée dans le marbre avec la LPR.
A lire sur Université Ouverte : « La virologie est un sport de combat» par Bruno Canard https://universiteouverte.org/2020/09/19/la-virologie-est-un-sport-de-combat/